Vente de SOCRAM  BANQUE : les élus CGT alertaient la direction de la MACIF dès 2014

Le Crédit Mutuel Arkéa va donc racheter Socram Banque dont Macif était le principal actionnaire.
Arkea qui a négocié lors de son achat la reprise de 150 salariés mais a refusé de prendre la totalité des effectifs en laissant 60 à reclasser.

Un signal très inquiétant.
Et si la direction de la Macif se veut rassurante on peut s’interroger sur le choix Arkea qui semble bien loin des valeurs mutualistes prôner dans l’économie sociale.

Mais finalement on peut vraiment se demander pourquoi la Macif principal actionnaire de la Socram Banque doit se séparer ainsi d’une filiale qui a toujours été très rentable pour le groupe.
En effet, avant de devenir Socram Banque l’activité principale de socra  était le crédit automobile. Une activité rentable et solide qui a fait les beaux jours de la Macif

En 2009 la direction de la Macif décide de lancer l’activité bancaire alors que de nombreux acteurs du secteur assurantiel  y avaient renoncé .
L’activité bancaire a demandé d’énormes efforts financiers et humains alors que pendant ce temps l’activité crédit parfaitement rentable et performante a été mise de côté.

Si bien que plutôt que de rénover et d’adapter le crédit automobile la direction de la Macif s’est entêtée à vouloir commercialiser une offre bancaire inadaptée avec un business plan bancal qui ne proposait même pas de crédit immobilier.
Le temps ressources alloué pour que les salariés proposent  et vendent ces comptes à vues et l’epargne bancaire a été énorme.
Il fallait proposer sans cesse l’offre bancaire qui ,soi-disant, allait fidéliser les sociétaires.

Mais très vite les résultats furent en de ça de l’attendu.
Les conseillers en agence ont délaissé les produits classiques pour se consacrer au développement de l’activité bancaire.
Les pertes qui ont été engendré par cette activité chronophage n’ont pas été mesurées.
Par contre aujourd’hui le foyer de perte de l’activité bancaire s’élève à 100 millions.

Cette terrible erreur stratégique aura eu la peau de la SOCRAM
Les conseillers en agence, pressés par une direction obstinée,se sont épuisés a essayer de commercialiser ce produit , et chaque année la Macif devait renflouer une activité bancaire déficitaire.
Depuis longtemps les élus cgt avaient alerté la direction concernant le développement de l’activité bancaire.

Des 2014 les élus CGT du CCE, après avoir demandé une expertise demandaient le chiffrage de l’arrêt de cette activité.

La direction comme d’habitude n’a voulu en faire qu’à sa tête et ayant les yeux plus gros que le ventre s’est obstinée dans le développement de l’activité bancaire avec le résultat que l’on connaît d’aujourd’hui.
La BPCE, inquiète du développement de l’activité , a décidé de se retirer de son partenariat et c’est au pied du mur que la direction de la Macif  va vendre Socram Banque à Arkea filiale  du crédit mutuel avec un gâchis humain et financier .
Ce n’est pas la première fois que les choix stratégiques de la direction de la Macif sont  douteux et menacent la perinité de l’entreprise
Rappelons-nous de MACIFILIA , terrible erreur stratégique et organisationnelle de la direction  qui avait coûté 500 millions à la Macif et dont le groupe se remet à peine.
La direction ne cesse de dire que les élus CGT sont des oiseaux de mauvaise augure et ne vont pas dans le sens de l’avenir de l’entreprise.
Au contraire, à chaque fois en pleine conscience, les élus évaluent les risques encourus par  l’entreprise et les salariés et donnent un avis éclairé et réaliste.

Voici le contenu d’un tract sorti en 2014 soit plus de 5 ans avant la vente de la Socram Banque qui alertait  la direction de la macif sur  la pertinence du développement de l’activité bancaire au sein de la Macif.

L’expertise sur la banque de SECAFI (expert du CCE) était à l’ordre du jour d’une réunion exceptionnelle de la commission économique du CCE le 8 juillet 2014.

Sur les coûts, le rapport de l’expert du CCE nous dit :

– L’estimation du coût cumulé de la banque à fin 2013 se situe entre 76 et 106M€.
– Ce même coût est estimé entre 150 et 193M€ à fin 2019.
– Cette évaluation est faite hors coûts d’opportunités (moyens dont la MACIF est privée pour se lancer dans d’autres projets)
– Le temps consacré à l’activité  banque est sous évalué car déterminé à partir des éléments de la base contact. Ces derniers ne tiennent compte que du motif initial de visite qui est rarement la banque. Le contrôle interne n’a pas été capable de trouver d’autres méthodes de décompte.

Sur les objectifs stratégiques liés à la création de la banque :

– La fidélisation des sociétaires : objectif raté puisque 40% des sociétaires bancarisés sont assurés MACIF depuis plus de 20 ans.
– Le rajeunissement : encore raté car 54% des sociétaires bancarisés ont plus de 50 ans et 73% ont plus de 41 ans.

Autres éléments d’information :

– Un rapport d’audit commandité par BPCE et réalisé par SOCRAM n’a jamais été transmis à l’expert malgré ses multiples demandes. Pourquoi ?

– L’encours moyen est nettement plus élevé qu’à la concurrence (plus de 2000€ à la MACIF pour environ 800€ à la concurrence).
– MACIF confiance booste la production mais on ne connaît pas son coût à long terme.
– MAIF n’est pas entrée dans la distribution de comptes à vue et il est probable qu’elle n’en fera pas.

La Direction ne peut contester les chiffres de l’expert puisqu’elle n’a de son côté pas de vision coût/gain de la banque. Elle conteste cependant le fait que l’expert n’ait pas inclus dans son estimation le résultat de l’activité crédit. La réponse à cela est claire, ce n’était pas l’objet de la mission qui visait à avoir une estimation de la nouvelle activité que constitue la Banque.

L’expert complète son analyse en expliquant que la Banque est un modèle éclaté, qu’il n’y a pas de pilotage global de l’activité. Deux exemples appuient ce raisonnement, le premier étant l’absence de visibilité sur les coûts et le second étant le fait que la MAIF ait pu décider de revenir sur son engagement en renonçant à distribuer la Banque, remettant ainsi en cause l’un des fondements et l’équilibre économique du projet.

Enfin les deux arguments mis en avant par l’employeur pour défendre une vision optimiste de la banque – à savoir l’encours moyen élevé et la réussite de MACIF confiance- sont fortement tempérés par les éléments suivants :

– L’encours moyen élevé semble s’expliquer par le fait que 44% des sociétaires bancarisés paient plus de 800€ de cotisation à la MACIF, ce qui nous conforte dans l’idée que nous ne nous adressons pas aux jeunes, mais aux sociétaires plus âgés et aisés. Ainsi, l’encours élevé nous rappelle surtout que nous ratons notre objectif de rajeunissement du sociétariat.
– Quant à MACIF confiance, il s’agit surtout d’afficher en 2015 un bon développement car cet exercice sera étudié à la loupe par BPCE en 2016, année au cours de laquelle les partenaires peuvent sortir du projet Banque. Nous ne connaissons pas l’exhaustivité des coûts de MACIF confiance, mais on sait que cela va coûter cher à la MACIF et aura un impact très négatif sur l’activité assurances.
POSITION DE LA CGT SUR LA BANQUE

– Dans le réseau, les énergies sont dépensées essentiellement pour la banque  qui vampirise en quelque sorte, l’activité assurances.
– Les Business Plan sont subis,  au point que les objectifs d’ouverture de comptes à vue ont été divisés par 7 entre la version 1 et la version 5.
– Le Plan Moyen Terme  vise à supprimer les foyers de perte or la banque est un foyer de perte clairement identifié et à très long terme.
– On obère les capacités financières du Groupe en réduisant considérablement sa capacité à investir dans d’autres projets et fragilisant ainsi toute la structure.
En conséquence, la CGT demande le chiffrage de l’arrêt de cette activité.
Il convient de noter que cette demande n’a pas été rejetée par la Direction, B. Serre nous indiquant qu’il la transmettrait  au Directeur Général.


 

 

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