Les élus CGT n’ont de cesse d’alerter la direction et la DRH au sujet de la dégradation des conditions de travail des salariés.
Les chiffres sont éloquents : l’absentéisme explose dans tous les services, avec des pics à 20 % (service des RH, téléconseillers etc.), des milliers d’arrêts maladie en 2018, une recrudescence des mi-temps thérapeutiques, de nombreux salariés sous traitement à cause du stress et du mal-être au travail.
En 2018, en Île-de-France les arrêts maladie ont augmenté de 87 % chez les cadres et de 21 % chez les employés. Toutes catégories confondues, les arrêts maladie ont augmentés de 28 %. C’est tout simplement catastrophique.
La pression commerciale devient intenable, tous les repères sont balayés et les outils de travail ne tiennent pas la route avec les conséquences que l’on connaît sur la santé des salariés. Pourtant, rien ne semble atteindre les hautes sphères de la direction.
La souffrance au travail des managers n’est pas en reste, ces derniers étant coincés entre une direction qui demande toujours plus de résultats à n’importe quel prix et des équipes épuisées, trop souvent en sous-effectif, les managers craquent les uns après les autres.
Malgré ces constats alarmants, la direction poursuit son objectif de transformations radicales, bien éloignées des valeurs mutualistes. Elle met en place une pression assumée, engendrant un absentéisme inquiétant, des démissions, une augmentation des cas d’inaptitudes professionnelles, de nombreuses demandes de ruptures conventionnelles et des dépressions irréversibles.
Sur tous ces sujets, la direction ne réagit jamais à la hauteur de la gravité de la situation.
En fait, elle ne regarde qu’une chose : les chiffres.
Qu’importe la souffrance des salariés et leurs conditions de travail, du moment que l’on vende pour atteindre les objectifs.
Ce n’est pas nouveau : en 2017, l’Inspection du travail avait mis la DRH de la Macif en demeure de procéder à l’analyse des risques psychosociaux au sein du Macitel de Seine-Essonne. L’employeur avait mandaté le cabinet Stimulus pour procéder à cette analyse.
Mais qu’a fait la direction depuis ? Rien, hormis une belle salle de pause et un renforcement du nombre de managers, ce qui ne va pas dans le sens de la prévention des risques psychosociaux.
Aujourd’hui, la direction dégrade encore la situation en augmentant le temps de travail, en obligeant les téléconseillers à travailler dès 8h00 et jusqu’à 20h00, en les menaçant de fermer leur site s’ils venaient à se rebeller.
À Nemours, c’est le système de pause qui a été mis a mal du jour au lendemain. Désormais, les pauses sont décomptées du temps de travail. Quelle avancée !
De plus, on fait faire le travail des spécialistes aux gestionnaires généralistes, privant les salariés d’éventuelles évolutions de carrière.
La démotivation gagne tous les services, la perte de sens au travail se généralise pendant que, sur les pages d’accueil, on voit fleurir les tchats bidons et les défis de pacotille.
Sur les réseaux sociaux, la direction parle de partage et de solidarité alors que les salariés sont littéralement maltraités à l’intérieur de l’entreprise entre les changements dans leurs métiers, la modification imposée de leurs contrats de travail et le chantage aux vacances et aux récupérations contre une vente.
Que faut-il donc à cette direction sourde et aveugle pour qu’elle entende enfin et prenne la souffrance des salariés en compte ? Car, à ce rythme-là, il n’y aura plus beaucoup de salariés. Si c’était un plan social déguisé ?
Restera des graphiques, temps de communication et ratios en tout genre, mais l’humain lui, a disparu des écrans radar et des objectifs des directeurs de notre mutuelle qui, pendant ce temps là, s’octroient des augmentations indécentes :
Jean Marc Raby : 61,24 % d’augmentation en 3 ans
Alain Montarant : 62 % d’augmentation en 2018
Face à l’inertie de l’employeur et en l’absence de dialogue social, vos élus sont contraints de faire appel à des moyens extérieurs : Inspection du travail, CRAMIF, médecine du travail, juristes, réseaux sociaux et communications en externe.
Tout cela n’a qu’un but : la sauvegarde de l’outil de travail des salariés et de la santé des salariés. La direction doit nous entendre et agir en conséquence.