Direction de la Macif : le grand chambardement

 

 

Il ne vous a pas échappé qu’en ce moment, à la Macif, c’est le grand chambardement. L’arrivée soudaine (quoi que la communication de la direction en dise) d’Adrien Couret et le départ de Jean-Marc Raby bouleversent l’entreprise. Le départ du président Alain Montarant suite aux révélations du Canard Enchaîné a précipité l’arrivée d’Adrien Couret à la tête de la Macif. Mais au fait qui a balancé l’info du Canard Enchaîné ? Pas la CGT en tout cas. Cela s’accompagne d’un nombre impressionnant de départs à la tête de l’entreprise.

Derrière les sourires affichés et les poses pour les photos, on s’agite sérieusement en interne à la tête du groupe et chacun cherche à conforter sa position et sa place. Si la direction se veut rassurante, les élus CGT sont très inquiets quant aux transformations en cours. Ces transformations que le nouveau directeur général veut encore accélérer.
Olivier Arlès, directeur général délégué en charge du pilotage économique et financier de l’entreprise, quitte le groupe. On touche là au réacteur de la machine. Les élus CGT au CCE notamment s’interrogent légitimement sur les conséquences de ce départ par exemple.
Quasiment tout le personnel de la DRH nationale a quitté le navire. Il ne reste pratiquement plus personne de l’équipe en place. Cette vague de départs est sans précédent. Départ volontaires pour certains ou subis par d’autres. Ainsi, les élus n’ont que des nouveaux interlocuteurs, des novices qui n’ont pas la culture de l’entreprise.
En ce moment, chacun place ses pions. Une direction à deux têtes avec Adrien Couret et Jean-Philippe Dogneton qui, à n’en point douter, ne durera qu’un temps.

A peine terminée la mise en place d’un nouvel accord d’entreprise et la transformation de métiers que la direction va de nouveau tout transformer. La structure de l’entreprise va être complètement revue.

Les conséquences en terme de conditions de travail vont être énormes. D’ailleurs la direction invite les élus CGT à ne pas communiquer sur ces futures transformations car « c’est anxiogène pour les salariés ». Justement il faut qu’ils sachent à quelle sauce ils vont être mangés.

Une page se tourne : fin du livre de l’entreprise mutualiste que nous avons connue. Dans le prochain tome, on accélère l’industrialisation des tâches, on pousse les salariés à la sur-performance, on accompagne soi-disant les salariés expérimentés et s’ils ne suivent pas, tant pis pour eux, on copie les entreprises capitalistes du milieu bancaire en appliquant leurs méthodes. On aménage de belles agences dans l’air du temps, lesquelles s’avèrent dégrader les conditions de travail des salariés (tablettes trop petites, douleurs aux bras, environnement bruyant etc.) et aggraver les risques musculo-squelettiques (un récent rapport d’une ergonome mandatée par la médecine du travail sur une agence parisienne est accablant). S’ajoute à cela l’arrivée du partenaire Aesio avec toutes les incertitudes liées à ce projet.
La direction fait le grand ménage pour qui pour quoi ? Pas pour les salariés, c’est sûr. Les arrêts maladies, démissions et licenciements pour inaptitudes sont en constante augmentation. Les élus CGT sont énormément sollicités par des collègues en souffrance (pression, horaires à rallonge et sous-effectifs). Quant aux sociétaires, les élus CGT doutent que la fin des spécialistes sinistres en agences, le manque de formations techniques et le sous-effectif généralisé  les incitent à rester à la Macif.
La direction avance sans mettre de vrais outils de suivis des risques psychosociaux en place dans l’entreprise, sûre de son coup et n’écoutant qu’elle-même. Reste aux salariés les prochaines élections pour faire entendre leur mécontentement et voter CGT. Aux récentes élections professionnelles de la Socram, la CGT a réalisé 58 %. Hasard ? Sûrement pas…

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