Echo CCE n°9

Une fois encore, nous alertons la direction sur la dégradation des conditions de travail et les nombreuses lacunes dans le domaine de la formation.

Toujours à vos côtés, nous portons vos revendications et défendons le statut social !
Bonne lecture.
#UneAutreMacifEstPossible
#LaCGTQuiDAutre
DECLARATION DES ELUS CGT SUR LE BILAN SOCIAL 2018

Les élus CGT observent au travers de ce bilan une baisse globale de l’effectif CDI plus marquée encore au niveau employés (moins 62) et, dans le même temps, une hausse de 127 CDD par rapport à 2017.
Comme le reconnait la Direction, le réseau commercial est le plus touché par l’instabilité et la décroissance des effectifs : les efforts de recrutement essentiellement concentrés sur les PAT sont gommés par un nombre élevé de départ qui questionne sérieusement notre nouveau modèle social : la baisse du salaire minimum de fonction conjugué au passage aux 35h ne fait plus rêver les jeunes embauchés.

Ainsi les indicateurs de départ dans ce bilan sont tous à la hausse et soulignent une augmentation significative des ruptures hors période d’essai, 89 en 2018, un niveau élevé des ruptures en période d’essai, des ruptures conventionnelles et des licenciements. Ce qui représente un total de 302 en 2018.
Tout ceci se traduit par un taux de turn-over CDI en augmentation : de 7,38 % chez les employés et 5,19% chez les cadres en 2018.

Devant ce constat d’échec, la Direction doit s’interroger sur la perte d’attractivité de la MACIF pour des emplois qui sont aujourd’hui sans réelle perspective de carrière non seulement pour les jeunes embauchés mais aussi pour tous les autres salariés.

Il y a visiblement une problématique générale de perte de sens au travail.

Ce ne sont pas les formations proposées, superficielles et peu motivantes, les briefings et débriefings des équipes, ni les organisations de travail sans cesse changeantes, l’autonomie et la prise de responsabilité disparaissant au fil du temps, qui participent à l’épanouissement de l’individu au travail.

La hausse du recours à l’intérim +17%, l’évolution à la hausse des heures complémentaires /supplémentaires +20% (31900 heures) ainsi que le niveau élevé du recrutement en CDD : 746 en 2018 sont des données inquiétantes quant à l’avenir du salariat à la MACIF.

Ces chiffres mettent en évidence le sous dimensionnement en effectif, toute structure confondue. Il dénote également un recours de plus en plus marqué à l’emploi CCD comme variable d’ajustement pour les réorganisations en cours.
Aussi, l’embauche de 371 CDD en OPGA nous interpelle particulièrement. Il est révélateur d’un sous effectif patent dans les services production, gestion sinistre et services généraux qui débordent toujours d’activité et de CDS à traiter (plus de 100 000 dossiers PROD en souffrance France entière) avec dans certains cas des tâches encore externalisées auprès de prestataires externes comme IMATCH.
Nous notons un pourcentage de mobilité fonctionnelle, 3,2%, un pourcentage de promotion encore assez faible, 4,5%, qui traduisent un manque de perspective et ajoute à la démotivation.

Depuis MACIFUTUR, on nous vantait le développement de passerelles entre les métiers, le constat aujourd’hui c’est qu’elles sont quasi inexistantes.
Les grands chantiers en cours ont plutôt contribué à désorganiser les services notamment avec la mutualisation et ont généré une intensification du travail.

Dans ce contexte, travailler dans de bonnes conditions à la MACIF devient très compliqué. La recherche de la productivité à tout prix et à court terme corrélée à des changements incessants de méthode de travail avec l’avènement de « l’essentiel relationnel » dans tous les métiers, met en cause le savoir faire et l’autonomie du salarié. Nous condamnons fermement cette uniformisation de la pensée.
Comme l’an dernier, au regard du nombre conséquent de départs en retraite, nous regrettons vivement l’absence de réelle prise en compte des problématiques de fin de carrière, à cet égard les seniors représentent 60% de la catégorie 4A.

La transmission des savoirs et le tutorat ne sont pas assez encadrés voire inexistants à la MACIF.

Aujourd’hui, les seuls « outils » disponibles dans l’accord QVT, la réduction progressive d’activité et le mécénat de compétences ne sont pas à la hauteur des enjeux et ne traduisent pas une réelle volonté de la Direction de se saisir réellement de cette problématique sociétale.

Nous revendiquons une meilleure prise en compte du vieillissement au travail et un véritable accord de préretraite.

L’absentéisme, une donnée significative pour mesurer le mal être au travail est, à nouveau, en augmentation cette année à la fois chez les employés et les cadres.

Le taux en réseau est de 9,75% et de 6,61% en OPGA. Il touche à la fois toutes les structures et toutes les populations. Comme le souligne l’expert, ce taux atteint un taux historique, ce qui nous questionne sur l’efficacité des actions menées par la QVT.

Les catégories 3b et 4a sont particulièrement impactées encore en 2018 au niveau des absences maladie et nous nous interrogeons sur le nombre important d’accidents trajet/ travail 1387j en 2018.

Le nombre d’accident du travail avec arrêt est également en augmentation, les problèmes d’incivilité et de violence sont malheureusement toujours d’actualité 314 déclarations AGAT France entière. Ce qui traduit la difficulté à exercer le métier de conseiller en agence.

Pour nous, globalement, ces chiffres sont à mettre en relation avec la dégradation des conditions de travail que nous dénonçons depuis déjà plusieurs années.

Ainsi fatigue, usure, intensification des tâches à accomplir, pression des chiffres, accompagnements, challenges en tout genre, changements de méthode de travail sont le lot quotidien des salariés.

La Direction doit revoir son analyse.
Il faut d’abord poser la question des conditions d’exercice d’une activité sereine en termes de rythme de travail , d’autonomie, de management bienveillant à l’écoute de ses équipes et en même temps restaurer les collectifs de travail qui sont seuls garants d’un travail de qualité plutôt que d’évoquer la qualité de vie au travail, avec sa commission ad hoc qui, au delà de simples constats, ne pourra de toute façon jamais véritablement traiter le problème.

Le déploiement du MSG, les changements de rythme de travail, l’extension des horaires en agence et en CRC, la mutualisation des flux, les changements des espaces de travail en OPGA, le NFA, participent à une déshumanisation du travail.

La CGT n’est pas seule à dénoncer ses faits, le cabinet SEXTANT, dépeint dans son rapport d’expertise, une situation alarmante concernant l’état de santé des salariés.

Enfin, le déploiement du nouveau référentiel de compétences qui actera- entre autres- la perte de certaines spécialisations sinistres et des savoir-faire, accompagné de la suppression de nombreux PAP France entière ainsi que l’évaluation de la performance ne nous rendent pas optimiste pour l’avenir des salariés à la MACIF.

Nous revendiquons un statut social de progrès et non de régression sociale.

Cela ne semble pas la préoccupation première de la Direction, encore moins la priorité des politiques de l’institution comme Mr MONTARANT, qui méprise tout simplement les salariés quand il invite les représentants du personnel CGT « à faire comme lui à quitter l’entreprise » !

Pour toutes ces raisons les élus CGT exprimeront un avis défavorable.

Déclaration Bilan de Formation 2018
Cette année encore, ce bilan pourrait s’évaluer de façon positive au regard des chiffres fournis avec un taux d’accès à la formation de 93% des salariés avec une durée moyenne de 39H.

Mais au delà de la compilation des chiffres nous relevons que la quasi-totalité du plan de formation est consacré à l’adaptation du poste de travail plus de 303000h stages alors que la catégorie 2 développement des compétences reste nettement en retrait avec seulement 94 stages, soit 4 fois moins que l’an dernier, c’est à dire un taux marginal d’à peine 0,3% de la totalité des stages du plan !
Nous le déplorons à nouveau car ce sont essentiellement ces actions de formation là qui permettent une évolution professionnelle et sont reconnus par une augmentation de salaire.

Par ailleurs, et nous l’avons déjà dit, nous pensons que les formations présentielles doivent être privilégiées dans tous les domaines touchant notre métier et nous souhaiterions avoir dans les prochains bilans le pourcentage que représentent les actions de formations en e-Learning dans la totalité des heures de formation.

Les autres dispositifs de formation tels que CIF, VAE, bilans de compétences ou CPF représentent eux aussi des chiffres très faibles au regard du nombre de salariés de notre entreprise et sont symptomatiques d’une politique peu volontariste de l’employeur en la matière avec une communication quasi inexistante de ces possibilités envers les collègues. Ainsi lors de l’entretien professionnel la majorité d’entre eux n’a pas eu l’information sur les dispositifs de formation qui s’offrent à eux bien que cela soit pourtant obligatoire et prévu par la loi. Il y a eu aussi parfois des refus liés à des « raisons de service » c’est-à-dire encore une fois, sous effectif et surcharges de travail.

Pour toutes ces raisons, nous voterons défavorablement sur ce bilan formation 2018.

Enfin, nous attirons d’ores et déjà l’attention de l’employeur sur les formations 2019 qui sont en cours de déploiement pour les téléconseillers et les gestionnaires généralistes. Les 1ères remontées nous font part d’un sentiment de formation au rabais, avec notamment un nombre d’heures nettement insuffisant pour s’approprier des bases techniques solides sur lesquelles le conseiller pourra durablement s’appuyer pour offrir un service de qualité à nos assurés. Comment un Gestionnaire Généraliste mat auto ne pourra t’il pas se sentir en difficulté dans son futur métier de gestionnaire à distance avec seulement 4 jours de formation en IRD par ex ?
Au-delà de ce socle de formation insuffisant qui risque de faire obstacle à un service de qualité, on observe une fois de plus que l’aspect pratique n’est pas non plus facilité, avec par exemple des codes sur la base de formation non fonctionnels, ou un seul code pour tout un groupe qui ne peut donc pas pratiquer ni saisir et se contente d’observer sur un seul ordinateur, avec également parfois un manque de support de formation, pas de clé USB ni de photocopies, etc.…
Ces cas nous remontent du terrain et nous souhaitons que les services formation soient attentifs à ces remarques en apportant au plus vite des correctifs afin que nos collègues dont les métiers vont être transformés puissent accéder plus sereinement à leurs fonctions en septembre.


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