« …Avec 16 ans d’ancienneté en moyenne, les salariés de la MACIF se montrent fidèles à l’entreprise (le turn-over est de seulement 3,8%) qui s’est toujours montrée généreuse en termes de rémunération (le salaire mensuel moyen s’élève à 4000 euros brut) mais aussi de préservation de l’emploi. « On assiste en quelque sorte au réveil brutal d’enfants gâtés. La Macif est, certes, une mutuelle d’assurance, mais elle n’échappe pas aux contraintes du marché. Jusqu’ici, elle a géré toutes ses difficultés sans aucun plan social. Mais elle est confrontée au principe de réalité » affirme un bon connaisseur du secteur. Une transformation indispensable…. »
Voilà comment conclut l’article de l’argus du 30 octobre intitulé « Comment la Macif tourne la page de la régionalisation ».
Qui tient ces propos insultants à l’égard de tous les salariés?
Un peu comme pour la fuite auprès du canard enchaîné sur les 62,5% d’augmentation du président, on ne sait pas qui a dit ça. On sait seulement que l’individu serait « bon connaisseur du secteur » et que – et là c’est une certitude – il ne brille ni par son courage ni par un excès d’honnêteté.
Rappelons plusieurs choses :
– Une moyenne comprend tous les salaires y compris les très hauts salaires. À cet égard – et puisque l’individu parle d’enfants gâtés – rappelons que les 10 plus fortes rémunérations ont coûté à l’entreprise 3 150 984 euros en 2018 soit, en moyenne, 315 098, 40 euros par personne soit, en moyenne, 26 258,20 euros par mois et par personne. Largement assez pour vivre, non ?
– Une moyenne comprend les salariés de toute ancienneté. Et l’article le dit, il y a des salariés anciens dans l’entreprise. Or, le statut social fut bâti sur l’avancement à l’ancienneté jusqu’en 2006 et sur des résidus d’avancement à l’ancienneté jusqu’au NMS. Malgré cela, plus de 66% des salariés ont un salaire inférieur à 4000€ BRUT avec des niveaux de qualification élevés.
– Les luttes menées aujourd’hui sur les questions salariales concernent surtout les jeunes embauchés. Le NMS a baissé les salaires d’embauche en moyenne de 4,5% et instauré le salaire au mérite (on dit aussi à la tête du client).
Le statut social concocté par les signataires (employeur, CFDT et CGC) est de ce point de vue aussi une véritable punition pour les plus jeunes qui n’auront pas eu le temps d’engranger du salaire sur la base de leur ancienneté. Cette modification en profondeur des salaires va entrainer une baisse qui, ajoutée aux départs en retraite des plus anciens, va permettre à la MACIF de se constituer un matelas financier confortable.
– Ainsi lorsque les anciens luttent, ils luttent pour eux même mais aussi pour les plus jeunes qui sont encore moins bien traités qu’eux.
Et quand ils luttent tous ensemble, loin d’être des enfants gâtés, ils font preuve d’une grande solidarité et d’une grande maturité.
– L’individu anonyme serait aussi bien inspiré de s’intéresser à ce que disent les salariés. Ils vivent les restructurations du point du vue du sociétaire – cela fait partie intégrante de leur culture d’entreprise – car ils savent ce que cela va leur coûter en termes de qualité de service notamment et cela les révolte !
Bon connaisseur dites- vous ? C’est à voir…..
« Jusqu’à présent, la MACIF a géré ses difficultés sans aucun plan social ».
De quelles difficultés parle cet individu ?
S’il s’agit de la faillite de MACIFILIA, il suffit de regarder l’histoire pour comprendre que le contexte n’a rien à voir là dedans. En effet, la difficulté majeure fut de convaincre une direction qui s’engluait volontairement et avec arrogance dans une gestion catastrophique de l’entreprise.
Cette gestion consistait tout simplement à ne pas respecter les fondamentaux du métier d’assureur malgré les multiples interpellations de la CGT.
Rappelons la délégation de gestion aux courtiers sans contrôle ni même, parfois, le moindre cahier des charges !
On ne voit pas en quoi les salariés de MACIFILIA, qui ont dû depuis subir maints changements de métiers, ont à être reconnaissants de quoi que ce soit.
Ce n’est pas de leur côté qu’on trouve les enfants gâtés mais plutôt du côté de la Directrice Générale de MACIFILIA qui à l’époque a quitté l’entreprise sans être le moins du monde inquiétée !
S’il s’agit de la banque, depuis 2008, la CGT dénonce la création d’un produit ne répondant pas à la demande, vampirisant l’activité et coûtant extrêmement cher. Nous rappelons à cet égard notre totale solidarité avec les salariés de la SOCRAM, entreprise abandonnée par la MACIF.
Ajoutons que la seule époque où la MACIF connut des taux de développement à 2 chiffres fut quand le statut social était d’un vrai bon niveau avec l’avancement à l’ancienneté et les 35h quand tout le monde travaillait encore 39Heures démontrant ainsi qu’être socialement en avance sur son temps est excellent pour l’entreprise !