Déclaration CGT au CSE concernant LE BILAN SOCIAL 2020


BILAN SOCIAL : une grande marge de progrès pour la direction

Le bilan social 2020 est marqué par plusieurs facteurs ayant impacté la vie des salariés de la Macif:

L’année 2019 était celle de la transformation du modèle de gestion et de la distribution et cela avait eu un impact, entre autres, sur le nombre conséquent de CDD recrutés. 

Le bilan 2020 montre une stabilité de l’effectif global, en légère baisse de 27,8 ETP, mais le nombre de CDD a baissé (-222), au profit des CDI (+192). 

La Macif a géré sa restructuration avec l’emploi de CDD mais en a “cédéisé” une partie, ce qui démontre que les besoins étaient bien , comme l’avait dit la CGT l’année dernière, sur des emplois pérennes. 

La légère baisse de l’effectif peut-elle s’expliquer par la difficulté de la Macif à recruter des salariés, certes la période de crise sanitaire a pu jouer, on a embauché moins, mais la CGT pose la question de l’attractivité de l’entreprise avec sa politique salariale de moins en moins favorable, sa politique managériale et l’impact sur les conditions de travail des accords et transformations de l’entreprise. 

La CGT interroge la Direction sur le nombre de ruptures de contrats à l’initiative du salarié en période d’essai. Le cabinet Sextant dans son rapport met un point de vigilance sur ce sujet et notamment sur les raisons qui motivent ces départs importants, 1 salarié sur 3 tout de même!. Mis à part le constat, nous n’avons pas de réponse sauf à “mieux accompagner l’intégration des nouveaux arrivants” et la création d’un collectif de formateurs pour “plancher” sur le sujet. Cette perte de salariés doit pourtant interpeller l’employeur qui n’y a pas d’intérêt en termes de coût et d’investissement de formation. 

Sur les départs, deux constats nous alertent:
  • Dans le réseau physique, nous observons une hausse du nombre de salariés en contrat suspendu, 40% sont des salariés des PAP, et ce sont des personnels ayant de l’ancienneté.  La gestion des fins de carrière n’est pas prise en compte par l’entreprise. Le rapport Sextant nous interpelle sur le sujet. 
  • Le nombre de licenciements pour inaptitude est préoccupant : 24 sur 44 licenciements, et cela concerne là aussi principalement  les conseillers des PAP. Là encore la CGT interroge l’entreprise sur le traitement des collègues en fin de carrière, qu’elle “pousse” vers la sortie à défaut d’apporter des solutions concrètes sur une vie au travail satisfaisante, sans cette pression des chiffres et la mise en compétition des collègues. A noter que la majorité des salariés de plus de 60 ans se trouve dans les points d’accueil. 

L’année 2020 sera aussi celle de l’actualisation du référentiel des fonctions qui aura pour effet de changer la classification de quelques 874 conseillers (sur 2498 salariés des PAP) de 3B en 4A mais sans aucune hausse de salaire, sauf pour quelques collègues dont la rémunération était inférieure au minimum du niveau. Quelle bonne aubaine pour la Macif mais quelle désillusion pour les salariés concernés!

Le rapport Sextant alerte en outre sur les impacts en termes de RPS des restructurations, des changements de contenu de postes pour les salariés du commercial comme de l’IARD. Quel accompagnement du changement la direction prévoit-elle? 

Le rapport alerte également sur l’absence d’évolution de carrière, limitée à quelques postes en 4B pour les salariés de la distribution,  laissant de nombreux salariés sur le bord de la route.  Cette absence de perspectives d’évolution concerne aussi les salariés en gestion. 

Enfin, quelles mesures la Direction compte-t-elle prendre pour pallier au risque d’usure professionnelle des salariés en fin de grille et quelles perspectives professionnelles peut elle leur apporter?  Nous avons peu d’espoir pour les collègues. 

Sur l’absentéisme, 2020 a été atypique avec la crise COVID puisque les chiffres peuvent être impactés par les dispenses d’activité et les absences pour garde d’enfants : nous n’avons pas eu d’informations à ce sujet, l’employeur étant dans l’incapacité de donner les éléments. Est-ce structurel ou conjoncturel? 

Nous sommes néanmoins alertés par la hausse des arrêts maladie de 4 à 15j et 16 à 30 jours, les absences maladie dans le réseau ont doublé par rapport à 2019.

Sur les rémunérations, quelques constats :

La rémunération des salariés en 3B est en baisse du fait du passage d’anciens conseillers 3B en 4A, ceux qui restent étant des collègues plus jeunes des CRC notamment, dont les salaires d’embauche sont inférieurs (grilles NMS)

Même constat pour les 4A : les conseillers 3B passés 4A sans hausse de salaire font baisser la rémunération moyenne.

De manière générale, les salaires des employés sont en baisse par rapport à 2019, et le  salaire moyen par niveau a diminué entre 2019 et 2020.

61% de la population n’a reçu ni prime ni augmentation en 2020, et les femmes perçoivent en moyenne 22,6% de moins que les hommes!

La Macif gère son taux de frais généraux de main de maître, avec une politique salariale  privilégiant les primes et parts variables au détriment des augmentations générales pour tous, qui elles, sont acquises sur toute la carrière.

Nous remarquons enfin un montant moyen des variables des cadres hors statuts entre 10 et 25 fois plus élevé que pour les autres niveaux!

Enfin, la Macif a fait l’objet de 23 procédures judiciaires et de 6 mises en demeures de l’inspection du travail. Ces actions interrogent sur le niveau du dialogue social et de la gestion de la situation Covid tout comme le doublement des procédures judiciaires engagées interroge sur l’évolution du traitement des salariés et des conditions de travail dans l’entreprise. 

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