QUAND LA DIRECTION ORGANISE LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL
Reprenons l’historique, suite à de nombreuses alertes, les élus CGT ont été à l’initiative de plusieurs visites d’inspection CHSCT puis CSSCT entre 2018 et 2020 au cours desquelles les élus de toutes les sensibilités ont pu constater les mêmes choses :
Pressions, challenges infantilisants, écoutes répétées, vexations du type « vous êtes les derniers de la classe » et convocations étaient le quotidien des Téléconseillers de Rezé, les managers faisant fi des accords et de tout acte de bienveillance et d’échanges.
La DRH de l’époque, après avoir longtemps tenté d’esquiver et de minimiser avait enfin semblé prendre conscience des problématiques après que l’inspection du travail en ait été informée et décidé d’intervenir auprès de la ligne managériale afin d’améliorer les conditions de travail.
Oui mais voilà, La covid est passée par là, avec la mise en place du TAD, l’allègement de la pression, l’annulation des challenges et animations en tout genre, on aurait pu croire que les conditions se seraient améliorées au retour sur site
QUE NENNI !
C’était sans compter sur le retour aux « bonnes pratiques », les animations hebdomadaires voire quotidiennes ont repris, la pression s’est accentuée, les écoutes généralisées parfois jusqu’à plusieurs fois par semaine, les débriefs et suivis permanents et démotivants créant ainsi un climat stressant et anxiogène pour les salariés.
Alertée par ceux-ci, la CSSCT CRC COM a initié une visite d’inspection les 20 et 21 septembre. Les élus ont rencontré un panel représentatif de téléconseillers qui ont tous tenu un discours unanime sur les conditions de travail déplorables du CRC de Rezé sachant qu’aucun manager n’a souhaité rencontrer les élus.
Le rapport élaboré par les élus est effarant : épuisement, démotivation, stress, pensées suicidaires.
La Direction sentant le vent tourner a demandé à ce que les managers soient eux aussi entendus et les a fortement incités à participer à une rencontre le 4 octobre avec les élus. Et là, oh surprise, tout est au mieux dans le meilleur des mondes, la vie est belle au sein du crc de Rezé, bonne ambiance, écoute, échanges constructifs…bref tout l’inverse de ce que les téléconseillers dénoncent , il y a de quoi s’étonner.
Lors de la CSSCT extraordinaire du 6 octobre dernier, la Direction présente le plan d’action qu’elle souhaite mettre en place en insistant sur le fait qu’elle a pris toute la mesure des «irritants». Au programme, des RO pour reposer les principes des règles RH afin qu’elles soient comprises et acceptées par tous, coaching des managers, extraction des éléments du baromètre spécifiques au crc de Rezé pour analyse.
Pour la CGT ce ne sont que des rustines, la direction ne semblant pas mesurer l’ampleur de la souffrance des téléconseillers en minimisant le nombre de mécontents, en répondant chiffre et service client à souffrance et démotivation, en répondant coaching aux pensées suicidaires. Est-ce digne d’un employeur de confiance ? La CGT dit non, elle ne laissera pas la situation perdurer et sera toujours aux côtés des téléconseillers qu’ils soient de Rezé ou d’ailleurs car malheureusement, ces conditions sont dénoncées dans tous les CRC France entière à des échelles plus ou moins importantes.
Car la souffrance sur les plateformes téléphoniques est généralisée : les écoutes programmées à répétition, les pauses imposées, la chasse aux temps morts , le contrôle permanent de l’activité et des retraits, les problèmes de récup, les challenges infantilisants, la pression commerciale.
Tout cela entraîne des troubles psychosociaux de tout ordre : anxiété , perte de sens, dépression, perte de confiance en soi, prises de médicaments pour “ tenir le coup”.
En résulte des arrêts maladie parfois de longues durée, des inaptitudes, des démissions, des invalidités.
La CGT utilisera tous les moyens en sa possession pour faire cesser cette souffrance qui se répand partout comme une marée noire : instances, inspections du travail, communication extérieure.