COVID-19 et déconfinement : Les élus CGT répondent à la direction

Monsieur, 
Nous avons pris note de votre demande de rencontre bilatérale entre la Direction et la CGT pour le  24 avril de 14H00 à 16H00. 
Nous vous adressons ce courrier pour vous confirmer notre position à cet égard.
En effet, la CGT a maintes fois exprimé son désaccord avec le fait que les échanges entre employeur et syndicats représentatifs se tiennent dans le cadre de bilatérales lorsque le sujet ne concerne pas une personne en particulier mais bien un collectif.
Les bilatérales ne permettent pas un débat ouvert où chacun est amené à donner sa position comme c’est le cas dans les réunions collégiales.
Elles ne garantissent pas non plus une égalité d’information qui peut être différente d’une réunion à l’autre.
Enfin, l’employeur est le seul à connaître les positions et avis de tout le monde, cet état de fait lui confère une position tout à fait dominante dans le débat et affaiblit celle des représentants du personnel. 
De plus, le manque de clarté dans les informations données depuis le début de la pandémie, les
contradictions entre les engagements pris et la réalité du terrain, le sujet du déconfinement ajoutent
à l’exigence de transparence car il s’agit en l’occurrence de préserver non seulement la santé mais la vie des collègues et de leurs proches.
Cependant, dès lors que les syndicats représentatifs acceptent le principe des bilatérales, faute de
mieux et en le regrettant, la CGT s’y pliera.
Les conditions certes ne la satisfont pas mais elle veut être partie prenante, et encore plus dans une période aussi cruciale.
Nous confirmons donc notre participation à la bilatérale du 24 avril.

Concernant nos préconisations ; le 11 mai, annoncé comme date de déconfinement, ne saurait impliquer la réouverture des sites de la MACIF.

En effet, d’ores et déjà, des collègues expriment leur grande inquiétude à exposer leur santé et celle de leurs proches d’une part en laissant leurs enfants reprendre le chemin de l’école et d’autre part en venant travailler sur site.
Cette inquiétude fait écho aux réactions de nombreux soignants, scientifiques, politiques qui appellent à la raison plus qu’à l’obéissance dans la circonstance. Et on les comprend. La stratégie non avouée de l’immunité de masse nous expose à tomber malades et peut-être à en mourir.
En tout état de cause, les chercheurs en découvrent chaque jour sur ce virus dont ils craignent qu’il puisse laisser des séquelles graves et durables.
Il est peu probable que dans 3 semaines, les risques encourus soit proches de zéro, la CGT 
pèsera donc de tout son poids pour que le 11 mai et bien sûr le temps qu’il faudra, la MACIF garde 
ses locaux fermés.
Les salariés qui ne voudront pas venir travailler trouveront la CGT à leurs côtés si l’employeur s’engageait dans la voie de l’ouverture- fut-elle progressive – des sites en se laissant porter par les décisions gouvernementales et les préconisations de la FFA.

Les instances du personnel de la MACIF et les organisations syndicales sont au premier rang de celles à écouter.

À notre sens, la réflexion autour de la reprise doit partir de cette prémisse.
Ensuite, il est indispensable de permettre aux syndicats et aux instances du personnel de jouer leur rôle.
Cela signifie qu’ils doivent pouvoir entrer en contact avec l’ensemble des salariés, ce que la 
direction s’obstine à refuser, nous réitérons donc notre demande ainsi que de disposer de la liste des télétravailleurs.
En effet, c’est là et pas ailleurs, que se posent les questions, c’est aussi en échangeant avec nos collègues de la manière la plus large que nous pourrons établir les conditions matérielles de reprise dont le calendrier fait partie. C’est pourquoi d’ailleurs nous demandons dans le même temps que les CSE de pôles, qui sont plus proches du terrain, soient également réunis.
Notre syndicat, par le biais de ses représentants au CSEC, s’est exprimé sur la méthode qu’il souhaite voir mise en place dans le cadre des instances du personnel.

Il reste qu’il n’y a pas que la question du déconfinement, il y a aussi celle des conditions de travail matérielles et mentales actuelles.

L’épisode que nous traversons vient très sérieusement bousculer les dogmes qui, hélas, régissent nos vies depuis trop longtemps maintenant. Ces dogmes placent nos vies, la qualité de nos vies après l’économie.
La culture du résultat, la pression permanente, la recherche de la performance pour elle-
même et la souffrance au travail qui en a découlé partout – La MACIF n’y échappant pas – doivent 
faire l’objet d’un réel questionnement.
En tout état de cause, nous demandons, d’ores et déjà, que l’année 2020 soit une année blanche du point de vue du management par objectifs et pas seulement dans les déclarations d’intention mais aussi dans la réalité.
Il se trouve que la pression sur le résultat ou encore les anticipations formulées par des managers du type « il va falloir récupérer tout ça « après » » montrent qu’il existe un risque majeur que rien ne change après. Ce serait un drame. 
Nous voulons parler de ça. Nous voulons ce débat de fond qui nous concerne tous et toutes puisque
les décisions qui en découlent régissent nos vies.
Espérant avoir votre écoute, et dans l’attente de notre prochaine rencontre, nous vous prions
d’agréer l’expression de nos sentiments distingués.
Pour la Coordination CGT MACIF groupe
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