« Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ne sera pas un retour au jour d’avant », voilà une des phrases prononcée par E. Macron, lors de son allocution du 16 Mars.
On peut tout dire avec cette phrase, on peut envisager de construire un monde plus respectueux de la vie, on peut aussi aller plus loin dans le délabrement des solidarités.
Ce que vous avez voulu avec la loi d’urgence sociale montre que vous êtes dans le camp du profit contre les solidarités, vous comptez donc encore plus les détruire.
Vous avez bien-sûr déjà oublié, pas nous.
Nous n’oublions pas à quel point les services publics avec leurs salariés sont primordiaux.
Malgré l’état déplorable dans lequel votre politique et celle de vos prédécesseurs les ont mis, ils ont démontré, dans cette situation de pandémie, leur irremplaçable nécessité.
Heureusement, ils sont là, ces agents des services publics, de l’hôpital aux communes, en passant par le ramassage des collectes. Et d’une manière générale, heureusement que les travailleurs sont là, du privé ou du public, ils sont envoyés au front les premiers et ce sont bien souvent les emplois les moins payés, les plus dévalorisés, les plus difficiles qui permettent à toute la société de tenir. Cela non plus, nous ne l’oublierons pas.
Alors, avec « le jour d’après », Monsieur le Président, ce ne sont pas les citoyens, les salariés qui vont devoir payer la crise économique que vous annoncez.
Vous nous annoncez une ardoise colossale, elle le sera toujours moins que les détournements fiscaux que vous favorisez par votre inertie, elle le sera toujours moins que les cadeaux fiscaux que vous faites à ceux qui sont déjà extrêmement riches.
Non, Monsieur le Président, ce ne sont pas ces héros du quotidien, ces salariés qui ont risqué leur vie et celle de leurs proches, ces salariés confinés en dispense d’activité car ils ne pouvaient faire autrement.
Ce ne sont pas ces salariés qui ont vécu tout cela parce que les politiques ultra libérales, menées si longtemps en faveur du capital ont très affaibli pour ne pas dire détruit nos services publics, délocalisé les entreprises – y compris celles qui produisaient des médicaments – tout ça au nom de la rentabilité et de l’enrichissement des actionnaires.
Non, « le jour d’après », ce ne sont pas les salariés, qui devront payer.
Depuis des années maintenant, salariés, citoyens, se mobilisent, manifestent, font grève pour dénoncer cette situation et faire stopper cette casse.
Alors, « le jour d’après » M. le Président, vous nous trouverez, nous les petites mains, nous la classe ouvrière, en lutte pour exiger que l’impôt sur la fortune soit rétabli, que les cadeaux fiscaux qui représentent 15 milliards par an soient supprimés, que l’on arrête les exonérations de cotisations accordées aux entreprises- 40 Milliards de CICE !- mais aussi, taxer les dividendes du CAC 40 à 75 % et que les entreprises stoppent le versement de dividendes aux actionnaires.
Obéissant aux injonctions du medef, vous ne rêvez que de renvoyer les salariés au boulot. C’est d’ailleurs pour ça que vous rouvrez les écoles aussi vite, n’hésitant pas à mettre nos enfants en danger pour garantir vos profits.
Votre monde est celui de la finance et de l’exploitation. Le notre celui du progrès social pour toutes et tous.
Et, un peu comme ces paysages qui, très rapidement après le début du confinement, ont retrouvé leur beauté, ce monde de solidarité est possible et tout de suite.
Ce que vous vous apprêtez à faire, c’est prendre le prétexte de la solidarité pour exploiter encore plus fort et plus loin le monde du travail, en le culpabilisant, en le forçant, cachant, par la même occasion, que la bourse de paris en 2019, a « grimpé » de plus de 26 %. Mais pourquoi faire et dans l’intérêt de qui ? Pas du plus grand nombre, c’est certain !
Vous le savez, l’argent est là. Vous voulez le garder pour les riches. Or cette richesse est produite par les travailleurs-euses aujourd’hui éreintés par les politiques d’austérité, qu’à l’occasion de cette pandémie, vos médias nous ont vantées chaque jour.
Mais le « jour d’après », M. le président, ca ne sera plus tenable.
Nous ferons tout pour que le jour d’après soit notre jour.
Nous nous battrons pour nous et nos enfants, car cet argent nous appartient, il est la sueur de millions de salariés, de citoyens.
« Le jour d’après », M. le Président, nous nous battrons, car nous possédons une belle et grande richesse, nous sommes les « petits » mais tellement nombreux.
Nous nous battrons avec la CGT, pour nous et nos enfants.
Pour que l’argent qui est le produit de nos mains, retourne où il doit être, dans un véritable service public pour que demain nos hôpitaux puissent accueillir tous les malades avec un personnel soignant payé dignement à la hauteur de sa haute qualification et des effectifs en nombre suffisant.
Nous serons ensemble, pour que demain, les médicaments soient produits en France.
Nous serons ensemble, pour que demain, tous nos enfants puissent avoir accès à l’éducation dans les meilleures conditions.
Nous serons ensemble, pour avoir des salaires décents pour pouvoir vivre dignement, nous nourrir, nous loger, sortir, partir en vacances….
Le jour d’après, nous serons là pour que notre société retrouve sa raison d’être : être là pour l’humain et non plus le capital.
Est-ce de l’utopie, nous ne pensons pas, si demain, les 99 % sont ensemble, c’est possible.
Beaucoup de choses ont été valorisées pendant cette période si difficile ; la nécessité du service public, la nécessité des travailleurs indispensable au Pays, mais aussi une nouvelle vie pour la nature.
Alors, souvenons-nous ce que doit être « le jour d’après », parce que nos vies valent plus que leurs profits, nous ne demanderons pas d’autorisation.