📌SUPPRESSION DU SALAIRE MINIMUM : OU EST L’ARNAQUE ?

 

La renĂ©gociation de l’Accord RĂ©munĂ©ration va s’achever en septembre.

PrĂ©sentĂ©e par l’employeur comme une simplification et une avancĂ©e pour les salariĂ©s, la proposition s’avĂšre en fait tout Ă  la fois une arnaque d’ampleur et une rĂ©ponse Ă  ses seules problĂ©matiques.

ProblĂ©matiques dans lesquelles il s’est lui-mĂȘme fourrĂ© avec le MSG.
Depuis toujours, au sein du pĂ©rimĂštre MACIF, le salaire minimum est le salaire d’entrĂ©e dans la fonction.
C’est le salaire de base versĂ© pour quelqu’un rĂ©unissant les qualifications requises mais n’ayant pas encore d’expĂ©rience dans la fonction.
Son Ă©volution lorsqu’elle intervient conduit Ă  l’augmentation des salaires de tous puisque ce salaire minimum est une composante du salaire de chacun.

Lors du MSG, l’accord trouvĂ© entre la direction, la CGC et la CFDT a conduit Ă  une baisse des salaires minimums
pouvant aller jusque prĂšs de 20% (pour le niveau 6) !

Dans les annĂ©es qui suivent et malgrĂ© l’inflation, aucune augmentation de nos salaires minimums n’est opĂ©rĂ©e Ă  l’exception de 2 circonstances :
– L’affaire MONTARANT : souvenez-vous, en 2019, l’augmentation du salaire du PrĂ©sident de 62,5% en une seule fois.
– En 2022, une forte inflation conjuguĂ©e Ă  une augmentation colossale de leur salaire mettait nos directeurs dans une situation difficile pour refuser l’augmentation des salaires minimum de niveau.
Cette quasi stagnation a conduit Ă  une dĂ©valorisation de prĂšs de 10% des salaires d’entrĂ©e Ă  la MACIF entre 2017 et 2023: une paille !
AjoutĂ©s Ă  des conditions de travail dĂ©plorables, les salaires « riquiquis » proposĂ©s par l’entreprise achĂšvent de rebuter les personnes susceptibles d’ĂȘtre embauchĂ©es.
Pour remĂ©dier Ă  cette situation affligeante dont il est responsable, plutĂŽt que d’augmenter les salaires d’embauche et d’amĂ©liorer les conditions de travail, l’employeur prĂ©voit


 de faire disparaĂźtre le salaire minimum en ne gardant comme seule rĂ©fĂ©rence que le revenu minimum garanti qu’elle propose gĂ©nĂ©reusement d’indexer sur le revenu minimum de notre Convention Collective.

Attention arnaque !

SUPPRESSION DU SALAIRE MINIMUM

OÙ EST L’ARNAQUE ??? 

Cette manƓuvre poursuit deux objectifs :
● Attirer de jeunes salariĂ©s vers les mĂ©tiers oĂč la Macif peine Ă  recruter, notamment les CRC, en proposant des salaires d’entrĂ©e un peu plus compĂ©titifs.
● Mais surtout Ă©viter d’avoir Ă  augmenter l’ensemble des salariĂ©s car le salaire minimum est jusqu’à aujourd’hui la base de toutes les rĂ©munĂ©rations. Sa suppression dĂ©truit la structuration du salaire et fait disparaĂźtre avec elle l’une des derniĂšres garanties qui subsistent en matiĂšre de rĂ©munĂ©ration.
En effet, si l’augmentation gĂ©nĂ©rale des salaires est d’abord une affaire de rapport de force lorsque les salariĂ©s se mobilisent, l’augmentation qui en rĂ©sulte bĂ©nĂ©ficie Ă  tous y compris aux futurs embauchĂ©s. Ceci pour la
raison prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©e Ă  savoir qu’il constitue une composante du salaire de chacun ainsi son augmentation bĂ©nĂ©ficie Ă  tous.
Ce que vise l’employeur : conserver une unique rĂ©fĂ©rence, celle du Revenu Minimum Garanti. Ainsi, une augmentation de ce dernier ne concernerait que ceux qui perçoivent un revenu infĂ©rieur Ă  ce revenu minimum et non tous les salariĂ©s.
Et ce sont bien nos plus jeunes collÚgues qui se verraient priver désormais de cette garantie que constitue le salaire minimum.
C’est donc bien une arnaque et une arnaque doublĂ©e d’une indĂ©cence ! Car :
● Qui est responsable des salaires minimum trop bas ? L’employeur.
● Qui en est victime ? Les salariĂ©s, notamment les plus jeunes.

Ainsi Ă  l’avenir, si d’aventure comme aujourd’hui il en a besoin, l’employeur relevait la RMG, cela n’entraĂźnerait aucune revalorisation des rĂ©munĂ©rations.

Ce choix sonne comme un nouvel effondrement de notre statut social :
– un peu plus de maĂźtrise Ă  nos dirigeants
– un peu moins de garanties collectives aux salariĂ©s.

Dans le cadre de ces nĂ©gociations, d’autres propositions sont portĂ©es par l’employeur. LĂ  encore elles ont en commun d’ĂȘtre conçues pour rĂ©pondre Ă  ses besoins. Certes Ă  l’occasion elles pourront constituer des avancĂ©es pour une partie des salariĂ©s.
Un exemple :
La Direction proposait de revoir les conditions d’octroi de l’indemnitĂ© de lieu de travail.
La CGT a fait des propositions au regard des situations réelles de coût du logement auxquelles les salariés sont confrontés.
Logique non ? Puisque c’est bien l’objet d’une indemnitĂ© de lieu de travail.
Mais ce n’est pas le choix de l’employeur qui n’élargit l’indemnitĂ© qu’aux zones oĂč il peine Ă  recruter.
Exemple : MĂ©rignac et Annecy sont des zones oĂč les loyers sont comparables et Ă©levĂ©s. L’employeur veut Ă©tendre l’ILT Ă  MĂ©rignac mais refuse de l’accorder Ă  Annecy alors que les salariĂ©s sont confrontĂ©s Ă  la mĂȘme situation.
Signer un tel texte revient Ă  lĂącher une garantie structurante et donc faite pour le salariĂ© contre une contrepartie que l’employeur lĂąchera de toute façon car il en a besoin.

C’est un marchĂ© de dupes !

La CGT propose au contraire:

● de renforcer la structuration du salaire en relevant les salaires minimum, cette
augmentation devant compenser Ă  minima intĂ©gralement l’érosion subie
depuis le dernier Accord.
● d’octroyer l’ILT aux salariĂ©s dĂšs lors qu’ils sont confrontĂ©s Ă  des coĂ»ts de logements identiques.

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